Le sol, une ressource essentielle à préserver
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Santé du sol, carbone, système racinaire et outils de destruction de couvert, voici les principales thématiques abordées au cours de cet atelier

L’atelier n° 1 sur le couvert végéral au Méca’Innov, qui a eu lieu le 25 septembre dernier à Château Gontier, s’est tenu dans une atmosphère chaleureuse et productive.
Dans le titre, « un couvert végétal, une culture fourragère pour le sol », chaque mot avait son importance. Tout d’abord le mot « culture » pour montrer que le couvert végétal est bien une culture à part entière. Il est donc nécessaire de soigner son implantation. Ensuite, le mot « fourrage », essentiel dans cette terre d’élevage que représente le Sud Mayenne. En effet, cela montre que les agriculteurs, en développant des couverts végétaux sont également des éleveurs de la biodiversité du sol. Et c’est cette activité biologique du sol qui est essentiellement à sa bonne santé responsable des futurs rendements des cultures. Et enfin le mot « sol », qui est l’outil de travail de l’agriculteur.
Les participants ont été étonnés d’apprendre qu’un couvert végétal et son système racinaire ne structurent pas le sol. C’est la nourriture et l’énergie qu’ils apportent qui stimule l’activité biologique et le structure. Autre fausse idée : « les vers de terre sont essentiels à la vie du sol ». C’est également une idée reçue puisque les vers de terre représentent simplement un indicateur visuel à l’échelle macro de l’activité biologique, et par conséquent de la santé du sol. Leur effet est plus limité comparé à d’autres organismes du sol tels que les bactéries ou encore les champignons.
Ensuite, le témoignage structuré autour de l’utilisation du rotavator, s’est avéré fondamental pour la bonne compréhension du sujet. Cet outil qui à première vue n’a rien d’innovant, est en fait la machine clé de l’itinéraire. Ses lames en « L » qui le différencie des autres fraises rotatives, assurent destruction du couvert, mélange, ameublissement et préparation du lit de semences en un seul passage. Les questions étaient très nombreuses :
- Est-ce que l’outil ne lisse pas trop le sol ?
- Comment est organisée l’activité dans la cuma ?
- Quelle est la surface réalisée par an ?
- Quel est le coût facturé ?
- Quels sont les frais d’entretien ? Combien d’hectares font les lames ?
- Quelle est la puissance requise ?
Les échanges ont également été très riches concernant l’itinéraire de travail du sol, des partages d’expérience sur des associations de plusieurs espèces, d’autres outils de destruction efficaces comme par exemple des déchaumeurs à disques indépendants ou encore le mode de semis.
Une remarque a été étonnante avec la présence d’un maraicher qui partageait son expérience de paillage du sol avec des feuilles de fougère. Ces dernières assurent protection optimale du sol grâce à la formation d’un paillis épais. C’est une technique complémentaire voire alternative à l’implantation d’un couvert végétal qui avait donc toute sa place dans les échanges.
La localisation de l’atelier était pertinente puisqu’il y avait la présence à proximité d’un semoir pour semis simplifié, mais aussi d’un semoir pour semis direct qui permettaient d’illustrer les propos puisque ce sont des outils qui peuvent être utilisés pour implanter un couvert végétal.
Les participants étaient un mélange d’élèves et de professionnels. Les différentes interventions ont donc dû allier la technique au pédagogique pour satisfaire tout le monde afin que chacun puisse repartir avec le sentiment d’avoir appris quelque chose. Les échanges se sont prolongés de longues minutes suite à la séquence atelier, ce qui montre une forte attirance des visiteurs sur ce sujet.
Alexis Cochereau fédération de l’Union des cuma des Pays de la Loire basé dans le Maine et Loire
