Trier efficacement en cuma

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Nettoyer sa récolte pour la stocker dans de bonnes conditions, faire ses semences de ferme, séparer son mélange pour valoriser différemment céréales et légumineuses… Toutes ces actions nécessitent de trier des grains. Voici les grands principes de tri, les technologies, ainsi que des exemples de matériels en cuma.

Le tri (ou séparation) des grains se fait selon 3 principaux critères :

Les différents systèmes de tri se basent sur l’un de ces critères, mais comment savoir le ou lesquels choisir selon son objectif de valorisation des grains (alimentation animale, production de semences, alimentation humaine) ?

Le n°1 : le trieur à grilles

Quel que soit l’objectif de tri (qui dépend de la valorisation souhaitée), le passage par des grilles est indispensable.

Les trieurs « à grilles » ou « nettoyeurs-séparateurs » trient les grains en fonction de leur forme (longueur, largeur et épaisseur). Par exemple avec une grille à trous ronds de 5,5 mm de diamètre

Ces types de trieurs ont plusieurs grilles, chacune servant à séparer une fraction du mélange. Il existe 2 types de trieurs à grilles :

La ou les grilles du dessus écartent les impuretés ou les plus grosses graines et la ou les grilles du dessous écartent les petites graines (adventices, grains fusariés…).
En un passage, on obtient donc 3 fractions différentes. Le nombre de grilles du trieur va définir seulement son débit. L’action des grilles est complétée par la ventilation à l’entrée et à la sortie du trieur (écarte ce qui est beaucoup moins dense  que les grains, type poussière, pailles, terre, akènes…).

3 à 5 grilles sont alignées (formant un cylindre) et sous chacune d’elle est récupérée une fraction différente.
Le principe est de commencer par séparer les fractions les plus petites (graines d’adventices…)  pour arriver aux plus grosses à la dernière grille (ex : les grosses graines type féverole). En bout de cylindre on retrouve les déchets grossiers (paille, végétaux…). Une ventilation est également disposée à l’entrée du trieur.

Ces trieurs à grilles (alternatifs ou rotatifs) sont incontournables et font le plus gros du travail.
La qualité du tri et l’adaptation aux types de graines à trier (la polyvalence du trieur) est déterminé par le choix des grilles. Le principe de base de ces trieurs est simple, mais ce qui fait la bonne maitrise du trieur est l’expérience et un jeu de grilles suffisant (grilles à trous ronds et des grilles à trous oblongs, de multiples largeurs d’ouverture), pour s’adapter à chaque mélange.

trier en cuma

Les grilles ont des limites

La limite de ces trieurs est lorsque le mélange est constitué de graines qui ont des dimensions proches, par exemple, la vesce dans du blé ou des cailloux dans les lentilles.
Si l’objectif de valorisation est la production de semences ou l’alimentation animale, cela pose problème.

D’autres trieurs sont alors associés au trieur à grille pour affiner le tri, on parle alors de « chaine de tri ». Voici les principaux trieurs complémentaires :

Incontournable pour une valorisation du blé en alimentation humaine en direct (farine, pain…).

Ce type de trieur est très délicat à régler, mais permet de séparer les grains souhaités des éléments plus denses (cailloux…) et moins denses (grains échaudés…).
Incontournable pour une valorisation en alimentation humaine et en vente directe (ex : éliminer les cailloux de lentilles)
Valeur ajoutée pour une qualité germinative supérieure de semences

trieur optique

Attention, c’est un outil de précision, qui ôte quelques impuretés bien précises d’un mélange homogène et propre. Donc il ne remplacera pas un trieur à grilles
Les grains tombent en « rideau » devant des caméras qui repèrent l’intrus (grain échaudé, un grain troué ou taché, un caillou, une vesce …)
Ce dernier sera écarté par l’action d’une soufflette à air.

Ces trois trieurs présentés ci-dessus ont généralement des débits moins importants que les trieurs à grilles.

Retrouvez des exemples de cuma qui ont investi dans des trieurs en téléchargeant les fiches ci-dessous :

Dont une cuma organisée de façon semi- industrielle pour une valorisation en alimentation humaine (séchage, toutes les opérations de tri, ensachage)

Ainsi qu’une cuma spécifique de séchage :

Par Anaëlle Macquet, Tristan Dubreuil et Séverine Bourrin

Travail réalisé dans le cadre du projet PEI Santé du végétal 

PEI santé du végétal