Planifier pour livrer la restauration collective : expérimentation avec Manger Bio Pays de la Loire sur la lentille

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Le GAB44 et le CIVAM 44 anime depuis 2019 un projet de diversification des cultures pour l’alimentation humaine. L’objectif est d’accompagner les fermes sur la conduite de culture, les opérations post récolte et la commercialisation. Depuis 3 ans, de nouvelles fermes ont rejoint la dynamique et se sont lancées notamment dans la culture de lentille.

Le travail de planification avec la restauration collective a, de son côté, permis d’identifier un besoin en lentilles bio locales sur Nantes Métropole. Suite au bilan de campagne 2022, les producteurs présents ont fait part de leurs disponibilités en lentille qui permettraient de répondre en partie à ces besoins. Collectivement, les fermes ont décidé d’expérimenter une commercialisation via l’outil Manger Bio Pays de la Loire pour la prise de commande, facturation et livraison.

Ce test a permis de commercialiser sur la campagne précédente 2 tonnes de lentilles bio de Loire Atlantique sur le territoire de Nantes Métropole mais également sur tout le département en gré à gré. Après une adhésion à l’outil collectif, des fiches techniques ont été créés, des conditionnements adaptés et les livraisons à la plateforme planifiées sur l’année. De leur côté, en programmant des commandes, les collectivités ont pu relocaliser leurs approvisionnements en bio ultra local. La démarche prend ainsi tout son sens et démontre à la restauration collective la nécessité d’anticiper ses besoins, de s’engager sur des volumes et d’avancer avec les fermes pour qu’elles puissent y répondre au mieux.

Témoignage de Stéphane Simon, producteur à Mesquer

Participer au groupe alimentation animé par le GAB44 et la FD CIVAM 44, m’a permis d’aborder des notions techniques comme commerciales tout en partageant avec d’autres producteurs avant de me lancer dans la culture de lentille. J’ai aussi pu avoir des conseils de la part de ses organisations paysannes et un accès à différents outils (guide des grandes cultures, fiches expériences…). Les bilans de campagne sont des moments précieux, même sans avoir déjà démarré, pour se faire un avis sur les coûts, les itinéraires techniques, le matériel… Le GAB44 m’a aussi mis en lien avec des débouchés et d’autres producteurs de mon territoire plus expérimentés sur la restauration collective pour affiner ma vente.

Entrer dans l’expérimentation avec Manger Bio Pays de la Loire, c’était pour moi l’occasion de participer à une dynamique collective aux côtés de fermes motrices pour lancer le mouvement. Je n’ai pas confié tous mes volumes (300Kg) car je souhaite rester ancré sur mon territoire et livrer en ultra local et puis, il s’agit de ma première année donc cela me semblait normal de répondre en priorité aux besoins des débouchés qui m’ont suivi dès le début.

Manger Bio fonctionne en flux tendu avec un stockage limité sur leur plateforme. Cela implique d‘avoir une bonne visibilité sur les besoins pour ensacher au bon conditionnement et connaitre les quantités à réserver sur ses récoltes. A mon sens, il reste encore des ajustements à faire pour les prochaines années sur l’organisation en connaissant encore mieux les besoins des collectivités, mais c’est un début.

Le tarif convenu lors du bilan de campagne, validé collectivement permet de couvrir les différents coûts tout au long de la production pour tous les modèles de fermes du groupe. C’est un atout de plus pour se lancer dans l’expérimentation.

Le projet Tri’AGE (Tri, Autonomie, Groupes & Echanges) est un projet soutenu par la fondation Daniel et Nina Carasso dont l’objectif est de favoriser l’émergence des dynamiques collectives autour du tri en facilitant les échanges entre agriculteurs via des visites et des journées d’échanges. Une lettre d’info et un centre de ressources sont également réalisés par les partenaires cuma, civam, bio et ceta.

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