Les stations météo connectées au service des cuma de l’Ouest
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Comment les agriculteurs en cuma peuvent tirer parti de la révolution technologique liée aux objets connectés (IoT) ? Voilà notre question initiale. Dans le cadre des projets IoTcuma en Normandie et Agri’Connectée en Bretagne et Pays de la Loire, la FRcuma Ouest et ses partenaires ont établi des relations avec des fournisseurs d’objets connectés à destination des agriculteurs.
Des dispositifs d’IoT évalués en “situation réelle cuma”
Deux types de dispositifs IoT ont été mis en place au sein de cuma, en situation réelle d’utilisation : boîtiers connectés sur matériels (Karnott, Samsys, MyOptimo, Kemtag, …) et stations météo connectées (Météus, Weenat, …).
Stations météo connectées au service des polyculteurs-éleveurs en cuma : quels retours d’expérience ?
L’essor des stations météo connectées ouvre des perspectives pour améliorer les interventions aux champs. En plein essor chez les céréaliers et en viticulture, les stations météo connectées sont peu utilisées par les polyculteurs éleveurs et peu d’OAD (Outils d’Aide à la Décision) existent pour les aider à optimiser le pilotage de leurs cultures fourragères.
17 stations installées dans 4 cuma
En partenariat avec Seenergi et Littoral Normand, quatre cuma ont été équipées. En Normandie, depuis 2019, la cuma de l’Aure (Calvados) dispose de quatre stations Weenat et courant avril 2020, c’est la cuma de La Croix Avranchin (Manche) qui a pu bénéficier de l’installation de cinq autres stations Weenat. En Bretagne et en Pays de Loire huit installations de stations “Météus” (Isagri) ont été réalisées en mai 2020. Les cuma retenues sont la Travailleuse (Ille-et-Vilaine) et Montaudin (Mayenne). Ces deux cuma sont limitrophes et ont la possibilité de partager leurs données. Tous les agriculteurs équipés cultivent du maïs fourrage.
Il s’agissait ensuite d’accompagner ces agriculteurs et les cuma dans l’appropriation du dispositif. Les installations ont été immédiatement suivies d’une formation à la prise en main de l’OAD Maïzy (destiné au suivi des cultures de maïs fourrage) et au paramétrage d’alertes. A la clé, l’objectif est de travailler avec les cuma sur les évolutions des OAD existants afin de proposer des outils de planification adaptés aux cuma pour les chantiers de semis et d’ensilage du maïs.
Des stations et un OAD très peu valorisés
Dès la fin de l’été 2020, une évaluation a été faite via des enquêtes auprès des cuma. Il s’avère que les données recueillies par les stations ont été très peu consultées par les agriculteurs. Certes des problèmes techniques expliquent cette sous-utilisation (problème de version de l’application sur smartphone, panne sur pluviomètre, désabonnement malencontreux, …), mais même si la station fonctionne parfaitement il faut renseigner manuellement les observations à la parcelle – un suivi tout au long de l’année est impératif – pour que les enregistrements soient pertinents. Hors, aucun agriculteur équipé n’a renseigné les stades phénologiques !
Des besoins d’OAD simples et adaptés
Point positif à retenir : les agriculteurs bénéficiaires ont pu accéder à des prévisions hyper-locales et consulter les anémomètres. Cela a été plébiscité par rapport aux fenêtres de traitements phytosanitaires. En bilan : la majorité des éleveurs expriment des besoins de services (et pas de données météorologiques en tant que telles…). La météo pour les agriculteurs ce n’est pas uniquement les données d’humidité, de pluviométrie,… c’est avant tout la prise de décisions pour déclencher des interventions culturales et organiser le travail. Ce sont bien des services d’aide à la prise de décision qui sont attendus et il faut limiter a minima les saisies manuelles. Ce n’est sans doute pas l’équipement en stations météo aux champs qui est à privilégier mais davantage l’accès à des services de météo de précision et surtout l’appropriation d’OAD simples et adaptés ! En 2021, nos travaux se poursuivront. L’OAD, HappyGrass va être proposée en test (toujours via nos partenariats Littoral Normand et Seenovia) à des «cuma herbe» dès ce printemps.